Court panorama des Orchidologues Rhône-Alpins
Jean-Baptiste Goiffon (1657-1730), médecin à Lyon, herborise sans relâche autour de sa ville et projette de publier une première « flore lyonnaise » qui restera manuscrite et sera conservée par le botaniste Claret de la Tourette, puis sera utilisée par Gilibert, qui affirme : « A l'époque de sa mort, la flore de Goiffon était l'une des plus riche de France ».
Après la révolution linnéenne de 1753, et sans négliger le rôle des de Jussieu (Antoine, Bernard) et surtout Antoine-Laurent (1748-1836), qui dans sa « Méthode Naturelle » définit la famille des « Orchideae », c'est le Grenoblois Dominique Villars (1745-1814) qui est le premier véritable botaniste de terrain, souvent accompagné de l'abbé Dominique Chaix (1730-1799), de Pierre Liottard (1729-1796) et de Jean Guettard (1715-1786). Il herborise abondamment dans tout le Dauphiné et établit un herbier, conservé à Grenoble, qui contient 47 espèces d'orchidées, dont 44 avec des localisations dauphinoises. La ville de Grenoble l'a honoré d'un nom de rue et d'un pavillon de l'Université.
Jean-Emmanuel Gilibert, (1741-1814), né à Oullins, près de Lyon, médecin, qui a notamment fondé les écoles de médecine de Grobno et de Vilnius, a utilisé le système linnéen pour son « Histoire des Plantes d'Europe » (1806). Il a décrit 41 espèces d'orchidées sous des noms divers et il a été le « mentor » de Clémence Lortet (1772-1835), première lyonnaise botaniste, à qui l'on doit en grande partie le « Calendrier de Flore » (1809), signé par Gilibert.
Autour de Jean-Baptiste Balbis (1765-1831), directeur du Jardin Botanique de Lyon, se constitue, à partir de 1820, un cercle de botanistes lyonnais, qui vont véritablement quadriller la région en herborisant, parmi lesquels il faut citer l'abbé Gaspard Dejean (1763-1842) et Georges Roffavier (1775-1866). L'aboutissement de leurs recherches sur le terrain sera la « Flore Lyonnaise » (1828), restée longtemps d'actualité. Balbis est accrédité de la découverte et de la description de l' Orchis provincialis . Son ami Lyonnais Anselme-Benoît Champagneux (1774-1845) a découvert en Provence Anacamptis champagneuxii et Anacamptis collina. On doit également citer Auguste Pierre Victor Mutel (1795-1847), auteur d'une « Flore du Dauphiné » de grande valeur, et encore l'abbé Ludovic Chirat (1895-1856) qui écrit une « Etude de Fleurs » (1842), qui servira de base à la « Flore Lyonnaise » de Cariot et Saint-Lager (1889).
Il serait injuste, malgré les polémiques autour de ses multiples « espèces gandogeriennes », de ne pas mentionner l'abbé Michel Gandoger (1856-1926), qui a constitué un herbier colossal, conservé à l'Université de Lyon. Maurice Breistroffer (1910-1986) est un botaniste Grenoblois de grand talent à qui l'on doit l'appellation d' Ophrys aymoninii.
Il serait quelque peu prématuré de mentionner les nombreux Orchidophiles contemporains de la région, qui ont fait évoluer la famille des Orchidaceae en découvrant de nouvelles espèces, sous-espèces et variétés dans notre région, mais il suffira de leur envoyer un cordial salut, et de mentionner en particulier Epipactis fibri Scappaticci et Robatsch, Epipactis provincialis Aubenas et Robatsch et Epipactis rhodanensis GĂ©vaudan et Robatsch, dĂ©couverts en Rhone-Alpes Ă la fin du XXème siècle.