SFO Rhône-Alpes - Société Française d'Orchidophilie


Court panorama des Orchidologues Rhône-Alpins


Sabot de Vénus
Dalechamp
C'est à la Renaissance que les premiers botanistes Rhône-Alpins reconnaissent les orchidées locales. Si l'on attribue au Lyonnais Jacques Dalechamp (1513-1588) la première encyclopédie de botanique, la première représentation du Sabot de Vénus et la description de Traunsteinera globosa , nous ne devons pas oublier Jean Desmoulins (1530-ca1582), Jean Bauhin (1541-1613), ni Hugues Solier (1510-1565), qui ont largement prospecté dans la région, autour des années 1550.

Jean-Baptiste Goiffon (1657-1730), médecin à Lyon, herborise sans relâche autour de sa ville et projette de publier une première «  flore lyonnaise  » qui restera manuscrite et sera conservée par le botaniste Claret de la Tourette, puis sera utilisée par Gilibert, qui affirme : «  A l'époque de sa mort, la flore de Goiffon était l'une des plus riche de France ».

Après la révolution linnéenne de 1753, et sans négliger le rôle des de Jussieu (Antoine, Bernard) et surtout Antoine-Laurent (1748-1836), qui dans sa «  Méthode Naturelle  » définit la famille des «  Orchideae  », c'est le Grenoblois Dominique Villars (1745-1814) qui est le premier véritable botaniste de terrain, souvent accompagné de l'abbé Dominique Chaix (1730-1799), de Pierre Liottard (1729-1796) et de Jean Guettard (1715-1786). Il herborise abondamment dans tout le Dauphiné et établit un herbier, conservé à Grenoble, qui contient 47 espèces d'orchidées, dont 44 avec des localisations dauphinoises. La ville de Grenoble l'a honoré d'un nom de rue et d'un pavillon de l'Université.

Lortet

Jean-Emmanuel Gilibert, (1741-1814), né à Oullins, près de Lyon, médecin, qui a notamment fondé les écoles de médecine de Grobno et de Vilnius, a utilisé le système linnéen pour son «  Histoire des Plantes d'Europe  » (1806). Il a décrit 41 espèces d'orchidées sous des noms divers et il a été le « mentor » de Clémence Lortet (1772-1835), première lyonnaise botaniste, à qui l'on doit en grande partie le «  Calendrier de Flore  » (1809), signé par Gilibert.

Balbis

Autour de Jean-Baptiste Balbis (1765-1831), directeur du Jardin Botanique de Lyon, se constitue, à partir de 1820, un cercle de botanistes lyonnais, qui vont véritablement quadriller la région en herborisant, parmi lesquels il faut citer l'abbé Gaspard Dejean (1763-1842) et Georges Roffavier (1775-1866). L'aboutissement de leurs recherches sur le terrain sera la «  Flore Lyonnaise  » (1828), restée longtemps d'actualité. Balbis est accrédité de la découverte et de la description de l' Orchis provincialis . Son ami Lyonnais Anselme-Benoît Champagneux (1774-1845) a découvert en Provence Anacamptis champagneuxii et Anacamptis collina. On doit également citer Auguste Pierre Victor Mutel (1795-1847), auteur d'une «  Flore du Dauphiné  » de grande valeur, et encore l'abbé Ludovic Chirat (1895-1856) qui écrit une «  Etude de Fleurs  » (1842), qui servira de base à la «  Flore Lyonnaise  » de Cariot et Saint-Lager (1889).

Casimir
Casimir Arvet-Touvet (1841-1913) est un Grenoblois qui a consacré sa vie à la botanique, à qui l'on doit la découverte et la description de Dactylorhiza angustata et Epipactis distans. Bien qu'ils n'aient guère herborisé dans la région, il paraît juste de mentionner Aimé Jules Battandier (1848-1922), natif d'Annonay, et Louis Charles Trabut (1853-1929), né à Chambéry , qui sont connus pour leur découverte, en Algérie, de Limodorum trabutianum et Platanthera algeriensis.

Il serait injuste, malgré les polémiques autour de ses multiples « espèces gandogeriennes », de ne pas mentionner l'abbé Michel Gandoger (1856-1926), qui a constitué un herbier colossal, conservé à l'Université de Lyon. Maurice Breistroffer (1910-1986) est un botaniste Grenoblois de grand talent à qui l'on doit l'appellation d' Ophrys aymoninii.

Il serait quelque peu prématuré de mentionner les nombreux Orchidophiles contemporains de la région, qui ont fait évoluer la famille des Orchidaceae en découvrant de nouvelles espèces, sous-espèces et variétés dans notre région, mais il suffira de leur envoyer un cordial salut, et de mentionner en particulier Epipactis fibri Scappaticci et Robatsch, Epipactis provincialis Aubenas et Robatsch et Epipactis rhodanensis GĂ©vaudan et Robatsch, dĂ©couverts en Rhone-Alpes Ă  la fin du XXème siècle.


Pierre Jacquet
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